Christiaan Giudice a connu, dans son enfance, des difficultés de lecture, d’écriture et de concentration. Cela a rendu la période scolaire pas toujours évidente: il n’a eu que très peu de soutien.
Il a, cependant, su transformer ses expériences négatives en force. Il a collaboré avec un groupe d’enfants ayant des difficultés d’apprentissage et du développement et a développé un outil pour les aider.
Il s’est dit qu’on ne pouvait pas s’attendre à ce que les enfants apprennent tous de la même manière puisque chaque enfant est unique. Selon lui, les méthodes d’apprentissage devraient être adaptées aux élèves et non l’inverse.
Un stage dans un cabinet pour enfants ayant des troubles psychomoteurs
À l’école, Christiaan avait du mal à rester assis, à se concentrer et à rester attentif. Il rencontrait des difficultés à écrire soigneusement et sans erreurs. Il sentait qu’il n’arrivait pas à s’intégrer dans le « système scolaire ». Après avoir changé d’école à plusieurs reprises, il a finalement opté pour une formation d’enseignant en éducation physique. Ce choix était évident car le sport était sa passion en plus d’aimer travailler avec les enfants et les jeunes.
Au cours de son stage pour devenir enseignant dans le domaine du sport, il s’est retrouvé dans un cabinet pour enfants ayant des troubles psychomoteurs. Bien que ces enfants avaient des capacités d’apprentissage comme tous les autres, ils n’étaient pas capables d’écrire correctement, ce dont Christian souffrait également. Cela l’a alerté, il voulait donc trouver un moyen qui leur bénéficieraient dans leurs apprentissages.
Certains enfants rencontraient des difficultés supplémentaires telles que la préhension de l’outil scripteur et plus précisément du stylo. Ces enfants étaient donc encouragés à apprendre à taper au clavier comme outil compensatoire à l’école. Cependant, les programmes de dactylographie existants n’étaient pas toujours appropriés. Par conséquent, Christiaan a réfléchi à un moyen adapté pour apprendre aux enfants à taper au clavier, en prenant en compte leurs difficultés d’apprentissage et/ou du développement.
Ils ont donc commencé à travailler sur différents cours de dactylographie, mais ont dû abandonner encore et encore dans la mesure où les enfants ressentaient trop de pression et de frustration relative au fait de commettre des erreurs. Les programmes de dactylographie existants se focalisaient souvent sur l’aspect moteur de l’apprentissage et étaient donc assez répétitifs. Cela signifie que les enfants devaient taper la même lettre plusieurs fois, généralement avec une pression de temps. Ils étaient rapidement démotivés par ces contraintes.
L’imagination visuelle comme force
En conséquence, Christiaan a eu l’idée d’alléger cette pression et de créer un cours de dactylographie dans lequel le rythme d’apprentissage de chaque enfant est respecté. L’aspect moteur et l’automatisation restaient encore un défi. Il a donc mis en avant les forces et les intérêts des enfants avec lesquels il travaillait. Il s’est avéré que leur force principale était leur imagination visuelle.
Les enfants ayant des difficultés d’apprentissage et/ou du développement tels que la dyslexie, apprennent souvent de manière visuelle ; d’où l’idée de faire correspondre une couleur et une image à chaque lettre. Par exemple, le R et le T sont deux lettres tapées avec l’index gauche. À cette information, nous relions la couleur verte et les mots « Rapace » et « Toit ». Les lettres sont situées sur la rangée supérieure du clavier, ce qui est logique si vous utilisez votre imagination. Un rapace et un toit se trouvent dans le ciel.
Apprendre sans s’en rendre compte permet d’éradiquer la pression et la frustration
Lorsque les enfants ont commencé à taper les lettres sur la base des mots clés, Christiaan a remarqué qu’ils inventaient des histoires autour de ces derniers. C’est devenu une manière de taper au clavier sans regarder et sans que cela soit perçu comme « répétitif ». Les enfants se concentraient sur leur imagination et apprenaient inconsciemment les lettres et les gestes associés. En conséquence, leur motivation a continué à s’exercer a été maintenue.
Mais certains enfants ont rencontré un autre obstacle, comme Christiaan au même âge : ils ont eu du mal à se concentrer et à rester immobiles devant l’ordinateur pendant une longue période. C’est pourquoi, Christiaan s’est penché sur les jeux en mouvement et c’est là que son expérience en tant qu’enseignant de sport s’est avéré utile. Il a adapté de nombreux jeux de course et de balle à Typ10 et en a créé des jeux Typ10 amusants.
Christiaan a remarqué que les enfants aimaient non seulement les jeux de mouvement, mais qu’ils réussissaient également à mieux intégrer les lettres apprises et les outils associés. Après seulement quelques heures de cours, ils ont pu créer un modèle de clavier complet sur le sol grâce à cette stimulation ludique du canal kinesthésique.
Ce succès rapide a conduit à un boost de confiance en soi et de motivation
Une fois que les enfants avaient acquis la connaissance cognitive du clavier, ils avaient également maîtrisé l’habileté de taper au clavier sans regarder, à un rythme encore lent certes mais ils étaient épris de confiance et de motivation : ils avaient réussi à apprendre les bases en peu de temps.
Cette expérience a donné naissance à « Typ10 », un nom que les enfants avec lesquels Christiaan travaillait ont trouvé eux-mêmes. Comme la mise en place pour ce groupe cible a été si réussie, Christiaan a présenté cette méthode à des thérapeutes de différentes branches. Ils ont testé, affiné et étayé Typ10 grâce à leur expertise.
Il s’est alors avéré qu’il y avait un très grand intérêt pour la méthode Typ10, non seulement de la part des thérapeutes mais aussi de la part des écoles. Le virage numérique dans l’enseignement avec l’utilisation croissante des outils numériques accroit l’importance de la compétence de « taper au clavier ».
Au cours de la dernière année seulement, environ 10 000 enfants ont appris à taper avec Typ10
Aujourd’hui, Christiaan forme des enseignants et des thérapeutes à devenir eux-mêmes des enseignants Typ10. Il est très heureux d’avoir déjà pu, avec ces enseignants, aider un si grand nombre d’enfants (avec ou sans difficultés d’apprentissage et/ou du développement) à devenir davantage autonomes. Au cours de la dernière année seulement, environ 10 000 enfants ont appris à taper avec Typ10 en Flandre.
Entre-temps, Christiaan n’est pas resté statique (quand le sera-t-il ?) : il a agrandi son équipe pour faire découvrir la méthode Typ10 également aux enfants francophones, en mettant l’accent sur l’amélioration de leurs compétences en dactylographie sans frustration ni peur de l’échec!
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